Le cap de la mi-saison a été franchi à MAGNY-COURS il y a quinze jours, et le peloton du FSBK se retrouve en cette mi-juillet sur le circuit de PAU-ARNOS pour la 5e des 7 manches du championnat de France 2023.
Et un double enjeu – qui rassemble quasiment les mêmes hommes – marque cette étape béarnaise, entre la lutte pour le championnat et celle pour l’obtention de la wild card offerte par la Fédération française pour la manche mondiale de Magny-Cours. Cette invitation à prendre part au Round 9 du “World Championship SuperBike“ (8 au 10 septembre) sera normalement attribuée au pilote qui pointera en tête du championnat de France à l’issue de ce week-end. Et ce fauteuil de leader, c’est le Fréjusien JOHAN GIMBERT qui l’occupe depuis le début sarthois de la saison, d’abord à égalité avec Hugo Robert, puis tout seul après la manche #2 à Nogaro.
S’il n’est pas parvenu à accentuer son avance (21 pts) dans la Nièvre – écart inchangé, avant Magny-Cours sur Enzo De La Vega, après sur Matthieu Gregorio -, le sociétaire de la section AMSLF Sports mécaniques a ajouté une 3e victoire à son compteur cette saison lors de la course #2, rattrapant ainsi une course #1 pour le moins frustrante.

La tête dans la bulle pour le pilote fréjusien pour aller chercher les points qui lui permettraient de rester en tête au général provisoire, voire creuser quelque peu l’écart avec ses poursuivants
22 dépassements dans la course !
« Avant la fin du premier tour, en voulant rétrograder pour aborder la courbe du Château d’eau, le rapport est mal passé et je me suis retrouvé entre deux vitesses. La boîte de vitesse est un point faible sur la Yamaha et il y a parfois des soucis de ce type. »
Tirant tout droit, en proie à un gros guidonnage, Johan a réussi à ne pas tomber en arrivant dans le bac à graviers, mais « j’ai perdu 15’’ et surtout, tout le monde m’est passé devant ». Remonté, le leader du championnat a lancé son retour vers les De La Vega, Arbel et Gregorio qui menaient la danse, à force de « 22 dépassements (statistique pas banale sur sur 15 tours et quelque 65-70 kilomètres de course, NDLR) pas toujours évidents car il y a quand même une vraie différence entre les motos de tête et la 2e moitié du peloton. J’ai accroché plusieurs fois, c’est passé limite parfois », mais il aura surtout perdu beaucoup de temps (7 tours) à dépasser tous ces retardataires.
Au final, « je ne pouvais pas faire mieux (que cette place de 4 au pied du podium, NDLR), j’ai roulé 1’’ plus vite que tous mes concurrents, hormis le dernier tour où je n’avais plus rien à jouer, mais il m’aura manqué deux ou trois tours pour rattraper le podium, voire mieux ».

C’est dans la tête… Du moins, il en était ainsi avant Magny-Cours. Mais avant de gagner le Béarn pour la présente étape du week-end, JOHAN s’est astreint à retrouver calme et sérénité avec sa coach mentale
Séances avec la coach mentale
La course #2, fut-elle victorieuse, n’aura néanmoins pas été une promenade de santé pour Johan Gimbert. « J’avais mal à la tête, j’avais dormi 3 heures entre les deux courses, je n’étais pas bien. Ç’a été très dur physiquement, j’ai vraiment tout donné pour aller chercher cette victoire essentielle et, après, j’ai vomi toutes mes tripes. »
Surtout, inconsciemment, le pilote de la Race Experience Team a avoué avoir ressenti une certaine pression avant cette étape nivernaise. Peut-être ne faut-il pas chercher plus loin la raison de sa chute en FP1 (séance d’essais libres n°1) d’ailleurs ? « C’est vrai concède-t-il, j’étais un peu tendu en arrivant là-bas, d’autant que mes concurrents y avaient effectué des tests juste la semaine précédente, et cela m’a perturbé ». Après, même avec un nouveau record du tour en poche (établi dans la FP2), même après de bonnes qualifs conclues par une pole, Johan ne s’est jamais réellement libéré.
C’est pourquoi, sitôt rentré dans le Var, il est allé consulter sa coach mentale à Cannes – « une petite mamie trop gentille, qui fait ça pour le plaisir », et qui s’occupe tout de même d’un Charles Leclerc ou encore d’un Randfy De Puniet… -, qui l’a totalement requinqué. De quoi aborder cette étape paloise avec de grosses envies. « J’ai toujours 21 points d’avance. Je sais que là-bas, sur le circuit de Pau-Arnos, un Gregorio sera très vite. En fait, nous sommes 4-5 (avec Enzo De La Vega, Loïc Arbel auquel Johan rajoute Matthieu Lussiana, NDLR) à jouer devant. Ça va être serré, toujours très difficile, c’est pas simple de s’échapper… »

S’il avait à nouveau l’occasion de grimper sur la plus haute marche du podium sur l’une des deux courses béarnaises, JOHAN GIMBERT ferait sans nul doute un grand pas vers la wild card pour la manche WSBK de Magny-Cours
S’accrocher sans fautes…
Surtout, Johan sait qu’il lui faudra faire attention, « s’accrocher et ne surtout pas faire de fautes ». Parce qu’après la mi-course, « certains sont moins endurants et baissent un peu physiquement. C’est là que la diff’ peut se faire… »
Fort de son avance (21 pas sur Gregorio, 24 sur De La Vega, les deux seuls à pouvoir encore lui subtiliser la wild card, même si mathématiquement, à 45 longueurs, Arbel n’est pas définitivement écarté mais il faudrait un immense concours de circonstances…), Johan – quand bien même il partira toujours pour gagner – sait qu’il ne lui est pas nécessaire de s’imposer dès la course #1 pour assurer sa position de leader.
Nul doute qu’en fonction des conditions et des aléas de course, il saura calculer dans sa tête pour assurer. Même si le “gamin“, qui n’en est plus vraiment un même s’il rendra toujours entre 3 et 8 à ses principaux adversaires, veut surtout voir le drapeau à damiers en premier…
LA SITUATION AU CHAMPIONNAT AVANT PAU-ARNOS (manche #5)