À l’origine de cette “1ère Journée SPORT & MÉDECINE“, on retrouve l’ostéopathe Fabien Roux (avec la cravate en haut), à l’initiative d’un projet monté avec le Dr Yoann Kiavué et un autre confrère, le Dr Roberto Purello d’Ambrosio (ci-dessus)

Non pas que l’on pensait que cela serait un flop ! Mais organiser un colloque, non entre spécialistes mais bel et bien à destination du grand public, pour mettre en avant la corrélation entre la pratique sportive et la médecine, n’est certes pas une sinécure, et pas davantage un gage de succès.
Pour autant, au terme de presque quatre heures de débat, pas une des quelque 350 personnes réunies dans la salle Charles-Gounod du Théâtre Le Forum, n’en est ressortie en avouant justement avoir trouvé le temps long.

Le challenge, vulgariser le vocabulaire médical

Parce que le trio à la manœuvre – l’ostéopathe instigateur du projet FABIEN ROUX, et ses confrères cardiologue, YOANN KIAVUÉ, et spécialiste des troubles musco-squlettiques, ROBERTO PURELLO d’AMBROSIO – a non seulement su réunir autour de lui spécialistes en tout genre et quelques sportifs de haut niveau, mais surtout construit un programme éclectique autant que varié, sans redite ni monologues ennuyeux. « Nous tous ici, intervenants, sommes habitués des colloques et autres rencontres du genre, explique le Dr Yoann Kiavué. Mais davantage entre médecins et spécialistes. Le challenge pour nous ce matin était donc de nous mettre à la portée de tous, de vulgariser nos propos pour que tout le monde puisse appréhender nos commentaires et explications. »

S’il est une pointure en son domaine, c’est bien le Dr Olivier Fichez, rhumatologue, médecin du sport, réadaptateur, “leader“ d’un collège d’autres spécialistes particulièrement renommés et installés sur le bassin fréjuso-raphaëlois

« Tous les retours enregistrés ont ainsi salué, et ces interventions, et le rythme de ce colloque », pouvait se montrer satisfait Fabien Roux, déjà penché et concentré sur les améliorations toujours possibles à l’issue d’une première. Mais à coup sûr, cette “1ère Journée SPORT & MÉDECINE“ a trouvé sa place sur l’agenda de ce genre de manifestations, le public présent en constituant la preuve première et immédiate. « Parvenir à attirer ces 350 personnes sur un évènement novateur, et dont le grand public pouvait craindre qu’effectivement, il ne concerne que les intervenants, personnes du médical et des professions paramédicales est une réelle satisfaction autant qu’un vrai soulagement. »

Les forces du bassin raphaël-fréjusien

L’une des premières difficultés réside déjà dans la possibilité de concilier tous les agendas de chacun. Certains sportifs, ou sportives de haut niveau, espérées telle la vététiste, quadruple championne du monde #2022, Pauline Ferrand-Prévot, ou même attendue à l’instar de la triathlète Mathilde Gautier « ont dû faire face à des contraintes de planning, d’entraînement ou de compétition, et ont regretté de ne pouvoir finalement répondre présent ». Témoignant à force de SMS de leur déception de manquer cette grande première.

Le CREPS de Saint-Raphaël, l’un des principaux de France, était de la partie, avec son directeur, Thibaut Desprès, l’un des préparateurs physiques (Julien Thollet) et une kiné (Laurie Parabiz), ou encore Marian Malaquin, responsable du département haut niveau (ci-dessus au milieu de la photo)

Ces absences n’auront donc pas pesé au final sur la réussite de ce colloque, qui aura aussi servi à démontrer que le bassin fréjuso-raphaëlois est extrêmement pourvu, en installations sportives (le Creps de Boulouris) et autres infrastructures médicales (le Cers, Centre européen de rééducation sportive, sis également à Boulouris), mais encore en spécialistes eux-mêmes de très haut niveau, chacun dans leur domaine – est-il besoin de présenter les Docteurs Fichez et Imbert par exemple, pour ne pas parler que d’eux ?…

Dès l’entame de la matinée, et l’entame des débats avec le staff du Creps au grand complet (du directeur du site boulourissien, Thibaut Desprès, au responsable du département haut niveau, Marian Malaquin, en passant par le préparateur physique Julien Thollet et la kiné Laurie Parabiz) et le passionnant Dr Olivier Fichez, orateur professionnel en sa qualité d’organisateur des “Journées raphaëloise de la Rhumatologie et de la Traumatologie sportives“ (la 40e édition en 2023).

La LCA “comme si vous la viviez“…

Le trio “Dr Pierre Imbert – MKDE Khelil Baba-Aïssa (ex-Cers ; kiné du Fréjus Var Volley) – préparateur physique de l’Étoile FC, Loan Mirmont“ aura évoqué toutes les étapes d’une blessure souvent enregistrée en sport, la rupture du LCA (ligament croisé antérieur). Depuis la blessure même, la prise de décision conduisant (ou pas) à la chirurgie, la phase pré-opératoire, puis les différents moments post-opératoires (“digestion“ de l’intervention, rééducation des activités de la vie courante, celle de la reprise du sport, puis le retour vers les spécificités du sport pratiqué à travers la réathlétisation jusqu’au dénouement final et le retour à la compétition).

Dans la continuité, la psychologue clinicienne et du sport au Cers de Saint-Raphaël, et encore préparatrice mentale, Isabelle Graff, précisera son rôle à travers un cas concret, celui d’une volleyeuse professionnelle, Olivia, précisément victime d’une LC (en septembre 2022), qui vient tout juste de conclure son protocole.

Le premier (le Dr Fichez) opère, le deuxième (Khelil Baba-Aïssa) rééduque, le troisième (Loan Mirmont) réathlétise et ramène le sportif blessé vers la compétition. Un parcours bien résumé que celui relatif à la rupture d’un ligament croisé, mais cela y ressemble un peu quand même… Et, au besoin, la psy du sport et préparatrice mentale, Isabelle Graff, accompagne le retour et aide le sportif

Études et statistiques permettent le recul et le progrès

Le duo de cardiologues, Yoann Kiavué et son confrère, praticien en cabinet et au CHI Bonnet, le Dr Thomas Levasseur (ci-dessous), auront rappelé l’importance de la pratique du sport dans la vie au quotidien, de ses bienfaits pour la santé et l’espérance de vie – à l’image de ce seul constat : une personne sédentaire et passant ne serait-ce qu’à une faible pratique sportive (30’ de marche par jour) réduit les risques de mortalité de 50 %, quelles qu’en fussent les causes. « Notre fonction est de promouvoir la santé, et d’éduquer tout un chacun », conclura le Dr Kiavué.

Du carnet d’entraînement aux DATA

Lui-même ancien joueur professionnel, entraîneur des volleyeurs professionnels du Fréjus Var Volley, et depuis une saison adjoint du sélectionneur national de l’équipe de France, avec qui il a notamment remporté la Ligue mondiale des Nations #2022, Loïc Geiler a abondé de l’importance des nouvelles technologies, « de tous ces outils, capteurs, données DATA qui permettent de concocter un programme de préparation mais, plus concrètement pour moi durant la saison, d’ajuster les doses de travail, de vérifier les états de fatigue, la diététique ou encore le suivi psychologique et la gestion du stress de la compétition ».

Loïc Geiler (en haut), pour le Fréjus Var Volley, ou encore les triathlètes Fred Belaubre et Charlotte Morel, pour représenter le collège des anciens athlètes de haut niveau devenus entraîneurs… Et parler de leur expérience et des progrès technologiques qui permettent aujourd’hui une toute approche de ce métier

IDOapp : l’appli de Fred Belaubre et Charlotte Morel

Un constat déjà énoncé auparavant par le duo d’anciens triathlètes internationaux, Fred Belaubre et Charlotte Morel, également devenus entraîneurs et créateurs d’une appli IDOapp, innovation technologique pour une préparation idéale, un entraînement optimal, la quantification et la dureté des séances. « Autant d’éléments qui nous ont certainement manqué voici dix à vingt dans le cadre de nos propres carrières », explique Fred Belaubre, Charlotte Morel le démontrant à travers une image qui, véritablement, appartient au passé, celle « de nos stylos et du carnet d’entraînement sur lequel on notait tous ces facteurs ».

Sport au féminin : de l’importance du cycle menstruel

Sans nul doute, après que Fabien Roux ait présenté le métier d’ostéopathe, l’une des interventions les plus marquantes de cette matinée aura été elle d’Amélie Verdier, kiné au Cers, mais surtout venue parler du cycle menstruel dans le sport au féminin. Un sujet particulièrement méconnu – avez-vous déjà entendu une sportive, quelle qu’elle soit, évoquer le fait d’être indisposée pour excuser une performance en-deçà des espérances ? –, a fortiori pour la moitié de la population, essentiellement masculine dira-t-on, qu’elle fut sportive ou pas. Amélie Verdier précisera ainsi les différentes phases (folliculaire et lunéale) du cycle, les contraintes et conséquences induites sur la performance (regain d’énergie, facilité de récupération, fatigue, maux de ventre, intensité plus grande sur l’instant, travail d’endurance…). Et de fait, l’importance pour une sportive, plus encore au haut niveau, de connaître son cycle (déjà pas forcément le plus évident, chaque femme étant différente dans ce domaine) et d’adapter sa pratique en conséquence.

Un aspect par trop méconnu, celui du cycle menstruel et les contraintes et conséquences qu’il engendre sur les femmes, dans la préparation, l’entraînement, la compétition…

Les sujets abordés auront donc été vastes sur un laps de temps aussi court. Mais pour autant, encore une fois, personne n’en est pas ressorti fatigué ou soulagé. Y compris des Manon Gras ou autre Nathan Callais, doublement concernés entre leur activité professionnelle et leur carrière sportive d’athlètes de haut niveau…

La conclusion reviendra à l’organisateur, saluant ces confrères, professionnels, qui « ont mis une partie plus ou moins longue de leur vie au service de leur métier, pour aujourd’hui, mettre cette expérience acquise au service des patients, sportifs… ou non ».

 

En complément au cœur du hall du théâtre, des stands où des professionnels liés aux aspects médecine et sport présentaient leurs produits et autres rôles…

Patrick Perona, adjoint au maire, délégué au sport, était venu soutenir Fabien Roux, son collègue au conseil municipal de la Ville de Fréjus, puisque l’ostéopathe instigateur de cette journée, y est précisément conseiller délégué au sport de haut niveau

Des sportifs locaux (ci-dessus Fabien Dusserre de l’AMSLF Handball), nonobstant des Manon Gras et Nathan Callais qui, en plus d’être athlètes, sont également kinés dans la civil, étaient également présents… Tout comme encore Alexandre Bonnard, lui-même kiné et président du Fréjus Var Volley…