NATATION ADAPTÉE : Une année riche se prépare pour Carla Rapicano

 

Pour Carla Rapicano, la multi-médaillée nationale, européenne et (même) mondiale en natation adaptée, la fin d’automne et le début d’hiver auraient pu se présenter relativement calmes. Enfin, c’est ce qu’on pouvait croire. Et ce qui était le cas, à tout le moins en terme de compétition.
Mais la réalité était toute autre. Parce que la saison #2023, c’est dès l’automne dernier et cet hiver qu’elle se construit et se prépare. Et comme toute sportive de haut niveau qu’elle est, rien n’est laissé au hasard pour la nageuse fréjusienne.

Si Carla était ce dernier week-end sur une épreuve de rentrée – championnats du Var, « pour se jauger et voir ce qu’on a mis en place, d’autant qu’elle est rentrée malade de Vichy et de son dernier stage début février au Pôle France », explique son entraîneur Jean-Yves Gabrièle, alors que les championnats régionaux auront lieu dans le “06“ le 12 mars  –, l’année 2023 va proposer une échéance éminemment importante, pour Carla déjà, mais pas seulement. Car c’est l’ensemble de l’équipe de France de natation adaptée qui va être concernée en juin prochain (4 au 10) par les “Virtus Global Games 2023“, 6^es du nom, véritables Jeux olympiques pour le sport adapté. Une compétition “at home“ en plus, puisqu’elle se déroulera dans la station thermale, là où la sélection s’entraîne à longueur d’année.

Les “Global Games“ à Vichy, THE PLACE TO BE !

Aussi, pas question de manquer cette grand-messe, plus grand rassemblement mondial pour ces sportifs, dont Carla a fait SON objectif 2023, avec une médaille en or à aller chercher sur sa distance de prédilection, le 400 m 4 nages !

Nonobstant bien entendu auparavant de réussir les minima de sélection, et ça, ce sera lors des championnats de France (13 -> 16 avril), toujours dans ce bassin vichyssois, plus exactement celui du Creps à Bellerive-sur-Allier. « On ne sait jamais ce qu’il peut arriver sur une journée de compétition », prévient encore le coach fréjusien, même s’il sait que sa protégée devrait transformer ces championnats qualificatifs en formalité.

Néanmoins, c’est dans ce cadre de suivi et cette ambition de briller sur les “Virtus“ que Mathias Magnain, entraîneur national adjoint au Pôle France de paranatation adaptée, sis au Creps de… Vichy, est venu il y a quelques mois du côté de Fréjus et de la piscine Maurice-Giuge. « Pour cette notion de suivi de nos nageurs, il est important de venir les voir dans leur cocon, au sein de leur structure, de constater dans quelles conditions ils s’entraînent au quotidien, de partager nos impressions avec leur encadrement, voir si et comment on peut les aider », explique ainsi Mathias Magnain.

L’entraîneur national adjoint au chevet de ses nageurs(ses)

Toute une journée durant, à commencer par l’entraînement matinal de Carla sous les ordres de Jean-Yves Gabrièle, celui-ci et Mathias vont confronter leurs impressions, le contenu des séances, apporter peut-être des « visions différentes de ce que l’on veut faire comprendre aux nageurs ». « Comme tu viens de le voir, souligne justement Jean-Yves à propos d’un geste qu’il demande à Carla. La façon dont je lui expliquais moi était moins compréhensible pour elle. Avec d’autres mots, Mathias est parvenu à lui faire comprendre ce qu’on attend d’elle. »

« Carla est une jeune fille très volontaire, très investie dans sa pratique, reprend l’entraîneur national. Elle est aujourd’hui un pilier de l’équipe nationale, parfaitement intégrée, sur qui l’on compte pour ramener des médailles, individuelles déjà, mais encore collectives à travers les relais (pour mémoire, Carla est recordwoman mondiale du 4×100 4 nages avec ses copines du relais tricolore, Ndlr). »

Magnain <-> Gabrièle : un binôme en relation étroite

À Fréjus, Mathias Magnain aura pu constater de visu les conditions de travail de sa protégée. « Elle bénéficie de superbes structures, non seulement pour s’entraîner, avec des facilités et aménagements de travail que lui offre la mairie de Fréjus (Carla est employée au sein de l’équipe d’entretien de la piscine Maurice-Giuge, Ndlr), mais encore dans son encadrement familial, médical, etc. »

Autant d’éléments qui figurent dans le carnet de suivi fédéral, où tout, absolument tout, est répertorié, noté, analysé… « Encore une fois, on est en relation constante avec son entraîneur, son kiné… Je suis là aujourd’hui, je rencontre toutes ces personnes et, ensuite, je serai tenu informé. Nous avons 23 nageurs au Pôle et nous travaillons ainsi avec chacun. Avec des problématiques souvent différentes selon les sites. Ici, c’est certain, Carla a tout pour s’épanouir… »

Et peut-être pour cette raison est-elle aujourd’hui définitivement épanouie dans sa vie de jeune femme déjà (elle fêtera ses 28 ans le 2 mars prochain), mais aussi de sportive de haut niveau, dont elle a facilement et simplement adopté le rythme de vie.