Vous connaissez tous l’adage selon lequel “sans les bénévoles, rien n’est possible“ ? Et sur le Roc d’Azur, il se vérifie tout particulièrement puisque c’est une petite usine de quelque 1600 personnes qui, chaque année, fonctionne pour permettre aux 38 courses de la manifestation de se tenir.
Ils sont jalonneurs sur le parcours, sur les départs et les arrivées de courses, assistent le personnel municipal sur les postes de ravitaillements (les ravitos dans le jargon), reçoivent… les bénévoles pour le premier café du matin dès 6h… Ils sont levés avant les concurrents, et bien souvent encore présents après le passage de ces derniers ici ou là…
Bref, ils sont indispensables !

 

Tous ensemble, tous ensemble…

« C’est devenu une famille pour beaucoup au fil du temps, des années et des Roc qui passent », confie Jean-Michel Lopez, référent “Fréjus“ des bénévoles sur le terrain tandis qu’Évelyne, son épouse, à l’accueil de la Base nature le restant de l’année, s’occupe dès la sortie de l’été du référencement de ces bénévoles et de leur placement sur les postes.
Qui dit bénévolat dit donner – sans compter – de son temps ! Pour cette raison retrouve-ton une majeure partie de retraités, « mais également d’autres, actifs, qui prennent des congés pour faire le Roc, je pense là à une dame qui travaille à La Poste à Cogolin et qui est présente chaque année avec nous ». À l’instar des commissaires de piste sur un Grand Prix de F1 à Monaco, ou encore sur la grande semaine des 24 Heures du Mans qui, eux aussi, viennent parfois de loin, très loin pour assouvir une passion, vivre un évènement hors normes, et surtout, permettre que celui-ci puisse se tenir dans les meilleures conditions de confort et de sécurité.

Beaucoup de seniors et d’anciens, mais tous encore jeunes

Alors, bien sûr, pour des raisons multiples (activité professionnelle, une population moins encline à donner de son temps, une société moins solidaire…), il y a aussi moins de “jeunes“ – et que l’on s’entende bien pour l’emploi de cette expression “jeune“, car beaucoup de nos bénévoles allègrement entrés dans la catégorie “seniors“, voire “seniors +“, sont parfois plus jeunes que certains jeunes… Et puis, beaucoup de recrutement se fait aussi par le bouche-à-oreille : « Tiens, tu fais quoi la semaine pro ? Viens avec moi, je suis bénévole sur le Roc. On n’est pas payés, on se récupère juste un tee-shirt (un peu plus que cela quand même, Ndlr), on en ch…, mais qu’est-ce qu’on se marre ! On est une bande de potes et on rigole bien pendant toute la semaine. Allez, viens avec nous. »

Eh oui, c’est aussi comme ça que l’on renforce une équipe. Mais attention, ils ne sont pas non plus des béni-oui-oui à dire amen à tout et à se laisser marcher sur les pieds ! Non, quand ça ne va pas, ils savent aussi le dire. Et, généralement, sont entendus. Et ça, ASO – Amaury Sport Organisation – le sait bien. Ce n’est pas Flore Hutchings, précisément responsable des bénévoles sur les épreuves grand public au sein de la société évènementielle qui possède les droits du Roc et organise la manifestation depuis une dizaine d’années maintenant, qui dira le contraire. Pionnière sur le Roc, elle ne l’est pas dans son rôle, qu’elle tient tout pareil sur les épreuves running entre autres (Marathon de Paris, semi-marathon… de Paris, triathlons, les 10 Km Adidas, etc.).

Jean-Michel Lopez et ses femmes : Flore Hutchings (ci-dessus), Isabelle et Évelyne qui l’encadrent (ci-dessous)

Le Roc à Fréjus, une histoire qui roule

« Il importe d’être très à l’écoute des retours des bénévoles sur le terrain. À mon niveau, sur chaque manifestation, je m’appuie sur des bénévoles locaux, qui connaissent la ville, le secteur, disposent de leurs réseaux… Sur le Roc par exemple, j’ai un référent sur Fréjus, Jean-Michel en l’occurrence, sur Roquebrune et, depuis cette année, sur Saint-Raphaël. Ici, à Fréjus, je savais venir sereine cat tout est en place, il y a une vraie communauté, un vrai passé, des “historiques“ et, pour l’anecdote, même certains que j’ai retrouvés ici et déjà croisés sur Paris. Tout est calé, millimétré, hyper organisé. »

Roc d’Azur : ils partirent à 7,
ils sont aujourd’hui 15 à 20.000 !

Et, après des années sur le terrain, « beaucoup ont des tonnes de petites histoires, d’anecdotes qu’ils ont accumulées au fil des années et des Roc à me raconter, c’est trop marrant et touchant aussi, parce qu’on les sent heureux ». Et c’est aussi précisément ce qui fait le fil et l’histoire d’une épreuve comme le Roc, parti de presque rien (ils étaient 7 à l’origine en 1984, lorsque Stéphane Hauvette les a réunis du côté de La Foux), et aujourd’hui le plus grand rassemblement au monde de VTT (ils ont passé les 20.000 concurrents dans les années les plus folles, avant la pandémie, attiré quelque 150.000 visiteurs/spectateurs sur la semaine, manne économique pour la cité romaine et les villes et villages alentours).

Les bénévoles à l’heure espagnole lundi soir

Lundi, après cinq jours sur le terrain, pas totalement remis, et de leurs émotions, et de leur fatigue, ils se retrouveront tous à l’Espace Caquot, où les attend le traditionnel repas des bénévoles, remis au goût du jour. « L’organisation les remercie ainsi, on s’occupe de tout sur le terrain, notamment avec notre prestataire “La Casa de Miguel“ (la cantine du Roc) qui va nous concocter une magnifique paëlla », conclut Jean-Michel Lopez, qui intervient également sur l’Étape du Tour (qu’organise ASO avec Fred Salomone en aparté du Tour de France) ou encore sur Paris-Nice, autre épreuve cycliste drivée par l’agence Amaury.