Mathieu Serradori fait appel à Fabien Roux pour l’accompagner sur le Dakar 2022 :

 

Les deux Buggys Century CR6 et tout le matériel sont sur place depuis quelques semaines déjà. Mathieu Serradori idem, qui prendra part ces 28 et 29 décembre à un test privé. Fabien Roux, lui, arrivera ce 29 en Arabie Saoudite, rejoignant ainsi toute la troupe du Serradori Racing Team pour une nouvelle aventure sur le Dakar Rally 2022, du 2 au 14 janvier, de Jeddah à Riyad !

Fabien Roux est ostéopathe de profession, et c’est à ce titre qu’il accompagne le pilote fréjusien sur ce nouveau rallye-raid où le “poil-à-gratter“ de la discipline – tel qu’est surnommé Mathieu Serradori de par sa capacité à venir se mêler à la lutte que ne manquent pas de se livrer les pilotes d’usine, davantage encore après sa victoire d’étape en 2019 et sa 8^e place au général final sur cette même édition – essaiera justement de titiller les grandes et s’installer dans le haut du général.

De “simple patient“ à confident puis membre du Team

« Mathieu, c’est avant tout un patient au cabinet. Venu pour que je l’accompagne sur l’aspect performance de par mes connaissances du sport de haut niveau. » Pour autant, le sport de niveau n’est que « 5% de mon activité peut-être. Avant tout, je suis ostéo et j’ai une patientèle classique de ville ».

Mais Fabien, sportif de toujours – « 4 ans au football à Saint-Raphaël, avant de gagner l’Étoile, et surtout 26 licences à l’AMSLF, j’ai presque 36 ans de licence sur le territoire intercommunal » – vit « ma passion du sport à travers mon métier. À travers mes “piges“ dans le sport de haut niveau, dans le foot, le golf, le hand, le volley avec les filles de Saint-Raphaël, c’est cet accompagnement du haut niveau et des sportifs de haut niveau que j’apprécie. »
Surtout, Fabien Roux – entré en à l’assemblée communale de la ville de Fréjus en qualité, précisément, de conseiller délégué en charge du haut niveau – a emmagasiné une expérience inénarrable autant qu’incomparable. Ainsi, avec Mathieu Serradori, « notre relation a évolué au fil des années ». Plus intime, marquée par davantage d’échanges, de discussions pour comprendre les échecs, anticiper les problèmes, les pathologies.

« Mon métier me permet de vivre le haut niveau par procuration »

« Mathieu sur le Dakar, c’est le travail de toute une année. Un peu comme une olympiade pour un autre genre de sportif. C’est un immense travail tout au long de l’année pour être prêt le jour J. D’autant que Mathieu est un privé, qui a monté son team de A à Z, il est parti de rien pour venir jouer dans la cour des grands… »

Sur le Dakar, les pilotes privés peuvent bénéficier des soins distillés par les kinés et ostéopathes de l’organisation. Mais il faut attendre son tour. Et les motards sont prioritaires. Alors, Mathieu a décidé de se professionnaliser un peu plus encore en demandant à Fabien de l’accompagner sur site pour la présente édition. Une préparation minutieuse a eu lieu tout au long de ces dernières semaines, voire ces derniers mois.

Dévoué à 100 % au pilote pendant 15 jours

« Et là, pendant 15 jours, je suis entièrement dévoué à Mathieu (son copilote Loïc Minaudier *, et l’autre équipe du SRT, Alexandre Leroy – Nicolas Delangue, il va sans dire, Ndlr). Moi, je ne suis pas sur le devant de la scène, à prendre toute la pression comme peuvent la prendre les mécanos. J’interviens dans un second temps, le débriefing de la journée effectué avec les “ingé“, dans la tente de soins. Je suis là pour écouter, pour soulager, pour remettre le pilote d’aplomb, tant physiquement que mentalement, qu’il efface au plus vite ce qui n’a pas été parce que, le lendemain matin, il faut repartir au combat. Il faut exploiter au mieux la résilience du sportif pour repartir de suite et rester concentré. Mais, de par les longues discussions que l’on a déjà pu avoir, je sais déjà ce qu’il attend de moi. »

Un véritable projet médical

Et, si elle n’est pas totale, la part d’inconnu demeure prégnante à l’instant de boucler les valises. « J’ai aussi l’expérience des éditions précédentes, où l’on faisait souvent le point par visio’, souligne Fabien Roux. Bon, là, OK, ce sera différent, ce sera “in live“. Mais moi aussi, je me suis préparé, j’ai étudié les pathologies auxquelles je vais être confronté, j’ai eu des contacts avec des confrères qui ont ce vécu et me rapportent leur(s) expérience(s). C’est l’un projet médical complet, car les étapes sur un rallye-raid comme le Dakar, c’est aussi et avant tout une formidable endurance, 5-6h de course au quotidien a minima, dans des conditions météo extrêmes, avec tout ce que cela suppose en terme d’hydratation, d’alimentation, de récupération, de physiothérapie… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais Fabien est prêt lui aussi. Physiquement, mentalement. Surtout, il est comme un gosse qui s’apprête à vivre un rêve éveillé, « être sur le Dakar. Tu imagines, ça reste un énorme privilège. On est 20 dans le team, on est 3000 sur le Dakar, mais il y a des millions de personnes à regarder le Dakar, en France et ailleurs. Sincèrement, c’est un vrai rêve, un grand, très grand privilège que m’offre là Mathieu Serradori ».

Alors, à quelques heures des vœux de la nouvelle année et du départ de cette aventure avec un grand A, que peut-on souhaiter d’autre à Mathieu, Fabien et au SRT que… bonne route !

 

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(*) Depuis les débuts du Serradori Racing Team, et notamment les premiers grands succès comme l’Africa Éco Race 2018 – un temps où le Dakar était exilé du côté du continent sud-américain –, c’est le Belge Fabian Lurquin qui se glissait dans le baquet voisin de copilote de Mathieu Serradori. Mais les résultats du duo ne sont pas passé inaperçus, notamment du côté d’un certain Sébastien Loeb qui s’est séparé au printemps dernier de son acolyte de toujours, le Monégasque Daniel Elena.
Et le nonuple champion du monde WRC des rallyes, qui n’a encore jamais vu son immense talent récompensé par un succès sur le Dakar est venu “débaucher“ Fabian Lurquin – qui accompagnera donc l’Alsacien sur cette édition 2022 au volant de l’un des trois Hunter T1+ du team officiel Prodrive.

Après avoir “digéré“ la nouvelle – la rançon de la gloire dira-t-on, après, voir Loeb venir chercher son ex-copilote est également un signe de la valeur des performances accomplies jusqu’alors par le duo Serradori – Lurquin –, le Fréjusien s’est tourné vers l’Aveyronnais de Saint-Affrique, Loïc Minaudier, pour l’épauler sur ce Dakar 2022.