Par la route – enfin l’espèce d’autoroute, voie rapide qui relie les chefs-lieux de la Loire et du Rhône –, (les centres-villes de) Saint-Étienne et Lyon sont peu ou prou éloignés de quelque 60 à 65 kilomètres.
Par-delà les Monts du Lyonnais, et les villages de Saint-Christophe-en-Jarez, Sainte-Catherine, Soucieu-en-Jarrest, la distance s’allonge quelque peu, s’arrêtant très exactement à 78 km pour la SaintéLyon, l’un des grands monuments de la course à pied, le“ running raid nocturne pour amateurs éclairés“ comme est encore surnommée une épreuve à la fois trail (65% de pistes forestières et sentiers rocailleux) et course sur route (35% de bitume).
Le Roc d’Azur de l’ultra-endurance !
La SaintéLyon – qui n’est pas un célèbre et très apprécié breuvage, le Saint-ÉMIlion qui aurait perdu son cœur (OK, moyen comme vanne) – est en quelque sorte à la région Auvergne-Rhône-Alpes et au trail et à la course pédestre ce que le Roc d’Azur est à Fréjus et au VTT.
À savoir un rendez-vous qui ne se manque sous aucun prétexte et un véritable mythe. Elle est même la doyenne (la première en 1951, créée… par des cyclotouristes, et réservée… aux marcheurs, va comprendre Charles !) en même temps que la plus grande classique de la course nature ultra en France ! Avec un point d’orgue, la SaintéLyon donc (attirant jusqu’à 6000 coureurs), et ses déclinaisons (5 formules SOLO et 3 formules RELAIS). Et même depuis la précédente édition en 2019, un aller-retour LyonSaintéLyon et 156 km à se farcir !!!
Comme un rapprochement entre deux villes… qui se détestent cordialement, enfin lon parle ici des supporters des deux clubs tout aussi mythiques que sont l’ASSE et l’OL !
Neige, pluie, vent, -5 °,
des conditions pile-poil !
Mais surtout, la 67e édition, programmée ce dernier week-end de novembre, s’est courue “à cheval“ entre samedi soir, 23h30 (spécificité de la course, le départ est donné de nuit), et dimanche… entre 4h45 et 16h30 selon votre niveau et votre état de fatigue, s’est disputée dans des conditions assez dantesques, avec neige, pluie, vent et une température ressentie de -5° environ au moment de s’élancer.
Pour autant, rien ne rebute les candidats… au(x) frisson(s) et à l’aventure – d’autant plus frustrés après une année sans pour cause de Covid-19 – puisqu’ils étaient une nouvelle fois quelque 15.000 à avoir gagner la préfecture de la Loire et s’élancer samedi en soirée de la capitale forézienne pour gagner celle des Gaules, du Parc des Expositions de la première pour la Halle Tony-Garnier de la seconde. À noter, en ce qui concerne l’épreuve majeure de la SaintéLyon un dénivelé négatif (descendant, 2300 m) plus important que le dénivelé positif (montant, 2040 m) : Saint-Étienne étant située à une altitude plus élevée que Lyon, il y a donc plus des descentes au final que de montées…

La 67e édition de la SaintéLyon s’est courue sous des conditions climatiques extrêmes, et notamment sous une vraie tempête de neige à l’occasion du départ de l’épreuve
Une découverte pour Magali Vinot et Gratianne Zucca
Rodolphe Pogorely – accompagnateur pour l’occasion, et secondé par Christophe Chabanais – a emmené un groupe de cinq trailers de l’AMSLF sur cette course mythique. Christophe Fontaine (12h25) et Bastien Neyrat (13h06) se sont ainsi alignés sur le 78 km, tandis que Cédric Boulay (5h24), Magali Vinot (5h52) et enfin Gratianne Zucca (6h36) – ces deux dernières novices sur ce genre d’épreuves – s’étaient engagés sur la SaintExpress, 46 km départ lancé à Sainte-Catherine.